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26 septembre 1958

Que faire?

Je n'ai pas écrit depuis une semaine, pourtant que de choses se pressent dans ma tête. Combien de fois me suis-je préparée écrire ! Imagine-toi d'abord, en même temps, ou plutôt, l’un déplaçant l’autre, quatre garçons me trottent dans la tête. Le cinquième, je ne me rappelle que rarement, il m'a promis de m’apporter un livre sur Goya.

1. Ma folie avec George a duré seulement jusqu’au 23 septembre, mais c’était sérieux. Je suis même allée chez le coiffeur. Pour le moment, il m’indiffère.

2. Avant-hier d’un coup, j’ai eu envie de revoir Simon et hier je suis presque montée le voir, mais le soir c’était déjà fini, et aujourd'hui, quand il est venu à notre laboratoire, il me paraissait familier mais tout à fait indifférent. Il ne m’intéresse plus comme garçon, seulement en copain.

3. J’étais ennuyée qu'Ilan ne m’appelle plus jusqu’à aujourd’hui, mais ayant appris qu’il avait été malade, je suis tranquillisée. J'attends la suite.

4. Sandou. Je pense à lui encore et de nouveau. C'est un problème permanent, pour le moment. Qu'est ce qui va en sortir ? Samedi, je serai avec lui, j'ai décidé que nous irons voir la pièce de Rostov, En cherchant le bonheur. Il fait un temps magnifique. Il faudra que nous allions dimanche au lac Snagov. Que la vue d'ici est belle !

Ensuite, le grand dilemme : demander ou non notre départ ? [de Roumanie] Pourtant je crois que cela va se passer comme mon père le veut, [nous allons demander officiellement le droit d'émigrer]. Que se passera-t-il? Ce qui est arrivé à Villi, le collègue de papa, m’avertit et m’inquiète [Après qu’il a demandé le permis d’émigrer, ils l’ont mis dehors de son travail, du parti, etc. etc.].

Pourtant je suis très contente maintenant de tout ce qui est autour de moi : Mon travail est agréable ; en réalité je fais dorénavant des recherches sur ce que je veux. Je réussis enfin à avoir de bonnes relations avec mes chefs et mes collègues aussi. On me laisse déjà travailler comme ingénieur, dans un domaine que j’aime et que je connais. Je vis bien. J'ai tout. J'ai même des garçons pour flirter. J'ai du temps libre. J'ai fini l'université et l'examen d'état est encore loin. Il fait beau. Ce pays est beau et il y a beaucoup à voir.

Bien sûr, il y a aussi des problèmes. Par exemple, ma période de tranquillité est terminée. De janvier à fin août j'étais détendue. Je suis redevenue femme, grande fille et je suis toute bouleversée. Quand même, 24 ans sont 24 ans.

Combien de temps vais-je tenir encore, comment vais-je me comporter ? Je sens tout le temps ou au moins souvent un manque. Il n’y a rien à y faire.

Bon, je recommence à étudier avec enthousiasme.

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